Paris, rue Legendre.
À cette heure, du jour ou de la nuit, impossible de le déterminer, l'immense nuage artificiel, protégeant l'atmosphère de la disparition de la couche d'ozone, colore le ciel d'un gris pâle d'une intensité lumineuse constante.
Chaleur écrasante en permanence, disparition quasi totale des sources d'eau douce, denrée devenue extrêmement rare et donc précieuse et objet de toutes les convoitises.
Cela fait maintenant trois ans que la guerre pour l’eau a commencé. Paris ne compte plus que 10 000 habitants et le gouvernement mondial continue sans pitié à exterminer tous êtres survivants dans les zones non autorisées.
L'humanité ne doit plus compter qu'environ un million de personnes vivants dans les zones légales et un autre million d’exclus et de rebuts éparpillés sur d'immenses territoires, qualifiée par les autorités de « terres over ».
Les in, vivent dans des îlots où l’eau abonde. La température extérieure avoisine les 50° centigrades. Brumisateurs d'eau dans les rues, maisons, hôtels et bâtiments pourvus de piscines, des fontaines et des jets d’eau à profusion... L'eau est permanente dans ces lieux surprotégés.
Les off, vivent dans le chaos d'un monde sans le précieux liquide. Les plus chanceux se sont regroupés autour d'immenses puits qu'ils ont creusés. L’eau y est extrêmement rationnée.
Une fois par an il pleut pendant huit jours, alors on se prépare à accueillir l'offrande.
Pour un instant, un instant seulement, on sort de l'enfer, on offre son corps à la source de vie, on s'offre à l'amour où les corps s'embrasent et se consument.
À cette heure, tout est d'une beauté absolue.
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